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Le témoignage de notre professeure en faveur de l'école à la maison

Femme qui sourit
Sarah Sauquet, enseignante de l'EIB à distance nous livre son témoignage.
Femme qui sourit

Je soussignée Sarah Sauquet, professeure certifiée de lettres modernes, certifie enseigner depuis septembre 2020 à l'EIB à distance après treize années en lycée privé sous contrat.

Atteinte d’une maladie chronique et reconnue comme travailleuse handicapée (j’ai un statut RQTH avec un handicap à hauteur de 80%), je n’arrivais plus à enseigner, même à mi-temps, en lycée sous contrat car je n’avais plus la santé pour m’occuper de classes aux effectifs de plus en plus chargés. Passionnée par mon métier que je souhaitais continuer à exercer, j’ai choisi de me tourner vers l'EIB à distance.

Travailler au sein d’une structure comme l'EIB à distance m’a redonné le goût de mon métier et me permet d’enseigner à des élèves aux profils diversifiés, et aux besoins spécifiques, que je pense pouvoir comprendre au mieux du fait de mon propre parcours personnel et professionnel.

Soucieuse de la formation intellectuelle et de la construction citoyenne de mes élèves, j’accompagne depuis plusieurs semaines des élèves de troisième et de seconde au sein de groupes classes. Mes élèves viennent d’horizons divers et variés : il y a par exemple Clément*, un élève atteint de phobie scolaire que les cours en visio, au sein d’un groupe classe, transforment, et apaisent. Alors qu’il était effacé, Clément se révèle de plus en plus à l’aise et est devenu un élément moteur de la classe alors que rien ne l’y prédestinait. Il y a aussi Clara*, Thomas* ou Violaine*, qui viennent de toute la France, de milieux sociaux variés, et sont des élèves autonomes, curieux, à qui l’enseignement à domicile semble parfaitement convenir. Le travail sous forme de classe inversée leur permet de s’organiser de façon souple, autonome, tout en se conformant au programme scolaire officiel. Une de mes élèves vit, elle, au Maroc, et l'EIB à distance lui apportent une structure et une qualité d’enseignement qu’elle dit ne pas trouver dans son pays.

Ces familles qui ont fait le choix de l’enseignement à domicile l’ont fait pour répondre à des besoins précis, qu’ils soient psychologiques ou logistiques, ou bien pour pallier un manque de structure. Cet enseignement à domicile ne durera peut-être qu’un temps au sein de leur scolarité, mais il permet à ces élèves de ne pas sortir du système scolaire, de gagner en apaisement et de retrouver une confiance en eux et en l’institution scolaire.

Renoncer à ces structures reviendrait à rompre un équilibre construit, ou même à perdre certains de ces élèves qui ne sont pas en mesure de rejoindre un établissement scolaire et à s’intégrer dans une classe, parce qu’ils ont été harcelés, parce qu’ils n’ont pas la santé pour, parce qu’ils sont éloignés géographiquement ou parce qu’ils ont un projet de vie incompatible avec le rythme scolaire classique.

En tant qu’enseignante au sein de l'EIB à distance, je ne vois que des bienfaits à l’existence de l’école à domicile, qui n’est pour moi en aucun cas assimilable à la violation des valeurs républicaines et principes de laïcité et de tolérance.

Je m’oppose donc, par ce courrier, à la suppression du droit à l’instruction en famille.

 

*Les prénoms des enfants ont été modifiés pour des raisons de confidentialité