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Le blog de l'EIB à distance

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Si vous n’en pouviez plus de voir vos enfants les yeux sans cesse rivés sur leurs écrans pendant le confinement, rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls ! Le temps passé devant la télévision, les jeux vidéo ou autres activités en ligne aurait même augmenté de presque 50% durant cette période. [1] Pas de panique, il existe des astuces pour ne pas retomber dans ces excès à la rentrée, et reprendre le contrôle… dans la bonne humeur !

 

1.   Des règles explicites d’utilisation des écrans

Tout d’abord, il est bon de prendre conscience de la nécessité d’encadrer la pratique digitale des enfants. Fixer des limites aussi bien en termes de durée que de contenu est la seule manière de protéger les enfants d’éventuelles images inappropriées, ainsi que des conséquences nocives sur leur santé et leur sommeil. La vigilance s’impose, pour le bien de tous.

Les règles doivent être clairement énoncées, tout en évoluant selon l’âge de l’enfant. Les balises 3-6-9-12 proposées par le psychiatre Serge Tisseron font de plus en plus consensus au sein de la communauté médicale et éducative.   https://www.3-6-9-12.org/videos-de-serge-tisseron/

Les âges limite définis sont les suivants :

Pas d’écran avant 3 ans,

Pas d’outil numérique personnel (console de jeu, tablette…) avant 6 ans,

Pas d’internet avant 9 ans,

Pas d’internet non accompagné ou de réseaux sociaux avant 12 ans.

En plus de ces âges repère, il est important de fixer des limites de temps et de contenu, car la qualité du temps passé en ligne importe autant que la durée. Le collectif Surexposition Ecrans propose sur son site des exemples de charte familiale, une bonne base à discuter en famille et à adopter. 

 

2.   Le couvre-feu digital

Selon l’INSV[2], plus de 4 jeunes sur 5 utilisent un écran avant de s’endormir. Or les écrans, en particulier via la lumière bleue qu’ils émettent et le stress qu’ils génèrent, agissent très négativement sur l’horloge biologique, en stimulant artificiellement la sécrétion de mélatonine, hormone nécessaire à l’endormissement.

Bannir les écrans de la chambre à coucher au minimum une heure avant l’heure du coucher est une recommandation de plus en plus fréquente. Cette mesure permet aussi de s’assurer que les adolescents ne passent des heures sur internet lorsque tout le monde est couché !

 

3.   L’empathie et l’intérêt

Le fait d’imposer des règles strictes  ne signifie pas qu’il faut diaboliser les écrans. Au contraire, il peut être très productif de valoriser les activités utiles de l’enfant, en tout cas de s’y intéresser et de ne pas critiquer systématiquement son dernier jeu vidéo. Utiliser la privation d’écran comme une punition n’est pas non plus conseillé, au contraire. La durée d’exposition aux écrans ne doit en aucun cas devenir une monnaie d’échange.

 

Mieux vaut faire preuve d’empathie, tout en restant ferme : «  je te comprends, c’est difficile d’arrêter de jouer alors que tu es en pleine action, mais dans une heure ce sera pareil ! ». L’enfant acceptera d’autant mieux les règles que si vous lui prouvez qu’il ne s’agit pas d’une punition, mais d’une nécessité.

Accompagner l’enfant dans son choix de programmes ou de jeux, partager certaines de ses activités numériques lui permettra aussi d’accepter plus facilement les limites de durée. Bref, il s’agit d’apprendre ensemble à apprivoiser tous ces écrans, sans se laisser déborder !

 

4.   L’alternance entre temps avec et sans écran

Lutter contre l’envahissement des écrans passe aussi par la redécouverte des activités-plaisir « in real life ». De nombreuses familles ont profité du confinement pour ressortir leurs jeux de société ou en découvrir de nouveaux et pour pratiquer davantage d’activités créatives comme la peinture, la cuisine ou encore la couture. Cet été, profitez des vacances pour privilégier et valoriser ces moments « sans écran ». Bien entendu, le sport et toutes les activités de plein air seront aussi d’un très grand bénéfice pour petits et grands.

 

 

5.    « Fais ce que je dis… et ce que je fais ! »

Tous les spécialistes conseillent de se prêter à l’analyse objective des écrans présents au sein du foyer et de leur utilisation. Vous serez surpris quand vous aurez fait le cumul télévision(s) + console(s) + tablette (s) + ordinateur(s) portable(s) + smartphone(s)…  La prise de conscience et l’exemplarité des parents est essentielle : les règles doivent être clairement énoncées et partagées par tous, en fonction des âges bien entendu. Les adultes ne sont pas soumis aux même règles que les enfants, mais ils s’astreignent eux aussi à des bonnes pratiques : pas de téléphone durant les repas, pas de mails professionnels le soir, etc…

 

 

Alors que les médecins s’alarment et que les parents craquent, ne baissons pas les bras ! Il n’est jamais trop tard pour retrouver un usage plus modéré et apaisé de ces outils numériques par ailleurs riches de possibilités.

 

Pour aller plus loin :

https://www.csa.fr/Proteger/Protection-de-la-jeunesse-et-des-mineurs/Les-enfants-et-les-ecrans-les-conseils-du-CSA

http://www.surexpositionecrans.org/

https://www.mon-enfant-et-les-ecrans.fr/

https://institut-sommeil-vigilance.org/

[1] Etude Harris Interactive pour l’association Assurance Prévention/IRMES, réalisée en 2 temps (26 février-2 mars et 28 mai-4 juin) auprès à chaque fois d’un échantillon représentatif d’un millier d’enfants. https://www.assurance-prevention.fr/nos-etudes/activite-physique-sportive-enfants-confinement

 

 

[2] Institut National du Sommeil et de la Vigilance